Je ressens du vide en moi, les épaules s’affaissent, ma mâchoire tombe, je n’entends plus mon coeur battre. Je me sens abattu comme quand j’arrivais en retard à l’école pour récupérer l’une de mes filles. Et je voyais alors dans son regard de la peur mêlée à de la tristesse.

Je ne sais quoi dire et quoi faire pour rattraper : mon énergie est au plus bas, je trébuche dans la spirale des reproches. Me demandant si mon cadeau était à propos, je ne l’ai donné que le soir de la Saint Valentin. Peut être imaginai je que la journée allait m’offrir une idée géniale ? Quand je dis cadeau, ouais! c’était un bout de carton blanc, avec marqué dessus un bon pour…trois rdv, trois soirées rien que nous deux, trois soirées intimes, loin de la maison. Même pas un bouquet, ni un bijoux, ni une petite attention au levée du jour. Moi qui aime tellement recevoir des cadeaux, je ne sais pas les offrir : je me mets la pression pour ce que j’offre, car il faut que ce soit merveilleux et exceptionnel !

Si toi aussi tu as ressentis cela, rien n’est perdu !

J’ai pu partager cela avec elle, comment je me suis sentis. Grâce à son écoute inconditionnelle, j’ai visité ce que cela raconte de moi, mon histoire. Et un moment de vie s’est invité à ma mémoire : le cadeau de la fête des mères, confectionné avec amour à la maternelle, que j’ai brisé en tombant dans l’escalier pour lui amener. Je me souviens que j’étais inconsolable. Accueilli avec douceur et lenteur dans mon voyage temporel et émotionnel, je me suis laissé « voir » dans cette fragilité. Reconnu et me sentant écouté, j’ai pu m’apaiser et revenir au présent.

Prendre conscience que la vie d’amoureux n’est pas résumée en une journée. Que c’est un cheminement au quotidien, un petit pas à la fois, marche après marche.  Et quand je me vois préparer le sol pour un futur rosier, réparer une porte, cuisiner le repas, c’est la Saint Valentin tous les jours !