– Vers une parentalité consciente  –

«Quand mes trois filles ont atteint un certains âge, j’ai commencé à leurs faire des cadeaux similaires, parfaitement identiques ou équivalents en prix ou en attrait. Je n’envisageais même pas de faire différemment de peur de … de quoi ? Possiblement de créer un désaccord, de créer de l’envie entre elles : en tout cas j’avais peur de ne pas savoir gérer leur conflit. Et c’est bien de ça qu’il s’agit : comment être un bon papa si ce que je fais pour mes filles  génère des tensions ?

Et donc tout naturellement petit à petit, il y a eu le cadeau billet : de l’argent pour qu’elles puissent s’offrir ce qu’elles veulent. Pour un noël,  trois écharpes de couleurs différentes. Pour leurs anniversaires trois équipements en matériel pour chacune.  Une autre fois trois bons d’achat… Mon désir le plus profond était à la fois de leur faire un cadeau et qu’il soit équilibré, notamment en terme de valeur.

« Toi tu peux, moi je peux pas ».

Ce que cela me rappelle de mon histoire c’est le sentiment de jalousie que je ressentais avec mes soeurs. Petit dernier, j’étais le chouchou me disaient elles. De mon point de vue, j’étais celui qui ne pouvait pas faire comme les grands, comme mes soeurs : me coucher tard, avoir accès à la TV comme je l’entendais, être autonome pour partir me balader. J’étais probablement protégé par mes parents tout en recevant une attention irrégulière ( ils travaillaient durement aux champs). Et j’ai donc appris très tôt à me rendre visible pour être en lien. En même temps le sentiment d’injustice s’est instillé en moi de façon presque sournoise, par ce jeu de « toi tu peux, moi je peux pas ».

« Je les regarde ( mes filles) comme des adultes … »

Il y a peu j’ai pris la décision de devenir un parent conscient, de cheminer pour donner de la sécurité, du soutient et du lien à mes filles. Et surtout de regarder en moi (grâce à mes filles ) mes points d’attentions, mes fragilités. Ce que j’ai fait jusqu’ici, je l’ai fait avec mes moyens d’alors, j’en ai la responsabilité. Et désormais, je veux faire autrement.  J’ai initié la démarche de faire trois stages père fille, avec chacune d’entre elles. Nous y avons partagé notre histoire, le « comment c’est de vivre avec toi ? », la perception de ma parentalité, les manques qu’elles ont pu vivre. C’est par la structure du dialogue intentionnel Imago que l’espace de sécurité s’est ouvert entre nous, avec le Miroir, la Validation et l’Empathie. Ainsi je peux accueillir leur part d’adulte, celle qui s’est construite pas à pas dans l’environnement familial. La posture aimante et curieuse que nous avons me permets de me sentir détendu et ouvert : je les regarde comme des adultes à part entière. Et je vois alors leurs potentiels, la décision de prendre leurs envols, le désir de voler de leurs propres ailes, la joie en elles,  leurs fantaisies. 

Une phrase pourrait d’écrire à coup sûr l’intention que nous avons vis à vis de son enfant : « Je veux qu’il soit heureux ! ». 

Au delà de cette volonté, bien souvent les parents nous disent : « Comment faire ? », « Comment vivre avec mon enfant ? ». Et bien par exemple par l’apprentissage d’échanges construits, en co-créant un espace de sécurité et avec du soutient, en étant présent de façon positive, et apprendre ensemble. Nos besoins essentiels sont nourris par le lien aux autres : besoin de (sur)vivre, de se sentir vivant, et d’exprimer cette vie. 

Ces besoins ont été construit tout du long de notre développement émotionnel. On peut d’ailleurs énumérer ici les différents stades de développement relationnel, en soulignant la période approximative  :

  • Attachement ( 0 – 18 mois)
  • Exploration ( 18 mois à 3 ans)
  • Identité ( 3 à 4 ans)
  • Compétence (4 à 7 ans)
  • Intérêt ( 7 à 12 ans)
  • Intimité (12 à 18 ans)
  • Responsabilité (18 à 25 ans)

En jouant avec lui on stimule la croissance de son cerveau !

L’attachement reste le moment essentiel où le lien se construit, et le bébé comprends rapidement que ce lien là le protège. Il a à son service tous ses sens car il est câblé  pour la connexion.  On peut s’en rendre compte par exemple quand nous croisons le regard d’un bébé : il apprend que par cette connexion il se construit, et découvre le monde. En jouant avec lui on stimule la croissance de son cerveau !

« Pour prédire comment vous serez parents, la chose la plus importante est la façon dont vos parents se sont occupés de vous comme enfant. »

Nous pouvons commencer à devenir un parent conscient en notant toutes nos interactions avec notre enfant. Nous nous voyons attentifs à la sécurité de son enfant, on est capable de l’apaiser, de répondre à ses besoins essentiels ( nourriture et chaleur), à lui prodiguer du réconfort. Tout cela c’est parce que nous même avons été enfant et que nos propres parents on fait la même chose avec nous. Pour prédire comment vous serez parents, la chose la plus importante est la façon dont vos parents se sont occupés de vous comme enfant. 

En faisant le miroir et en soulignant ses expressions, l’enfant va se sentir reconnu et compris dans ce qu’il ressent. Et donc par la prise de conscience de notre empreinte parentale, nous allons pouvoir adapter notre comportement et l’ajuster à notre parentalité. Et notamment par l’importance du  regard, en se mettant au niveau de l’enfant, dans une juste écoute, et lui dire avec les yeux : « je t’aime, tu es important pour moi ». 

Quand je suis réactif avec mon enfant, l’impact que cela à sur notre lien c’est…

Je pourrai calmer ma réactivité en ….

Je pourrai restaurer le lien en ….

Et ce que cela aura comme effet c’est…