L’Etiquette

Quelque soit l’étiquette que je porte, que je m’impose, que je m’autorise, que j’imagine : Je Suis. Cette étiquette me met en valeur, porte mes valeurs. Elle est aussi le syndrome de mes fragilités, et de mes peurs. M’attribuer une étiquette me permet parfois de survivre, de dépasser des moments difficiles.

Ce que je sais bien faire aussi, c’est d’étiqueter les autres.

Résumer leurs personnalités par un mot, par un attribut, rarement par une qualité et souvent par un défaut. Il est ceci, elle est cela ! Et alors mon regard, mon point de vue se limite à cette caractéristique. Et je perd alors toute ma force d’empathie, de lien, d’ouverture. Je flétris. Je m’appauvris. D’ailleurs, j’ai pu constater à maintes fois, que l’étiquette que je porte sur quelqu’un n’est en rien comparable à ce qu’il est. A ce moment là, quand je ressens cela, quand je me vois penser cela, c’est le signe qu’il me faut réagir, que je dois réactiver ma vigilance.

Et la magie s’invite. Ainsi je découvre sous la carapace de l’autre toute une palette d’émotion, j’accentue ma curiosité. Le point de vue de l’autre devient un possible.

A quoi bons les étiquettes ? c’est bon pour les classeurs, pour ranger, pour s’y retrouver.

Dans mes relations, elles sont probablement le signe que le comportement de l’autre vient me challenger, vient me toucher à un endroit que je connais bien, mais que j’avais placé au congélateur. Quand je limite l’autre à une étiquette, c’est le moment d’aller chercher en moi ce que je peux faire pour dépasser cela. C’est une opportunité de croissance.