–  Vers une parentalité consciente –

« Mes trois filles étaient là, en train de s’amuser après le repas. Michèle les avait récupéré à l’école. Puis les avait douché, fait mangé, et certainement aidé pour leurs devoirs scolaires.
Je me souviens, cela se passait au salon. J’étais rentré un peu tard, avec en tête les soucis de la journée. C’était l’heure d’aller au lit, et il a fallu insister pour qu’elles acquiescent. L’une de mes filles revient de la chambre, et se plaint, puis pleurniche et reste avec nous. Après lui avoir dit d’aller se coucher pour la énième fois, je me lève en colère, court après elle, avec l’idée de lui donner la fessée. Elle se précipite dans l’escalier et file se coucher, avec au passage juste une tape sur les fesses que j’ai réussis à cibler ».

C’est par amour que j’ai crié après elle !

A ce moment là je ressens une vive colère. Je suis convaincu que la mettre au lit à la bonne heure ( mon heure à moi) c’est lui faire le cadeau d’un bon réveil et une bonne nuit de repos. « Un enfant doit dormir le temps nécessaire. Et je suis prêt à faire ce qu’il faut pour l’obliger à cela ». C’est par amour que j’ai crié après elle, et que j’ai voulu lui donner la fessée.

Nous pouvons dire ( en tant que parent) que nous sommes fusionnels avec notre enfant.

En tant que parents, nous réagissons car nous sommes activés par la conduite de l’enfant. Et nous ne nous rendons pas suffisamment compte de façon consciente de notre comportement. Notre besoin est alors de faire que le problème disparaisse au plus tôt, et que la tension du moment s’apaise. Qu’il s’agisse de peur, de colère ou de tristesse c’est le signe que l’attitude de l’enfant révèle une blessure du parent , de l’histoire de son enfance.

Les neurosciences nous disent que notre cerveau est alors dirigé par nos émotions et non par notre conscience. Nous reproduisons ce que nous avons engrammé, par ce que nous croyons être la normalité. Nous pouvons aussi décider d’en faire l’exact opposé.

Nous interprétons les comportements de notre enfant depuis notre point de vue, nos repères issus de nos propres parents, grand parents…Ainsi nous pouvons dire que nous sommes fusionnels avec notre enfant. 

Exemple de ce que l’on peut dire à son enfant ( dans cette posture fusionnelle) :

  • Va te coucher, c’est l’heure !
  • Tu es toujours en retard pour aller à l’école.
  • Tu le fais exprès !
  • J’ai raison, et tu as tort !
  • Je sais ce que tu penses
  • Nous sommes heureux ensemble
  • Nous nous sommes bien amusés 

Parent inconscient de tout cela, j’ai vu/voulu mon enfant comme moi, qu’il n’y a qu’une seule vérité la mienne; j’ai cru longtemps répondre à ce que je voyais de ma fille, alors qu’en réalité ma paire de lunette ( issue de mon histoire) la voyait par rapport à ce que j’avais vécu. J’ai voulu façonner mon enfant, que je connaissais la pure vérité de comment l’éduquer, qu’elle pouvait mal faire, sans expérience.
 

L’enfant reçoit un message fort du parent conscient

Le Dialogue Intentionnel Imago est un outil de qui va permettre d’être parfaitement à l’écoute de l’enfant. Il permet un dialogue vrai et profond de ses ressentis, et de partager comment on vit les événements du quotidien. Pour que l’enfant se sente rejoint et vu dans son entièreté, le miroir est essentiel pour que l’enfant développe sa personnalité. Validé dans sa condition, il va comprendre qu’il est rejoint dans sa réalité. Le parent met de côté sa propre histoire pour accueillir son enfant dans ce qu’il vit. Puis en exprimant de l’empathie, le parent témoigne qu’il peut ressentir ce que l’enfant ressent. Et cela renforce le lien familial.  

Dans cet accordage parent enfant, par le dialogue Imago, l’enfant reçoit un message fort du parent conscient. Il va développer qu’il est important, qu’il a de la valeur, quelque soit la situation du moment. 

Proposition d’introspection seul, ou de dialogue avec son conjoint ( avant de démarrer, prendre soin de soi, respirer profondément plusieurs fois. Un conseil : prendre un cahier pour y noter vos pensées, vos remarques). Puis célébrez vos découvertes !

  • Dans l’instant, ce que j’apprécie chez moi c’est …
  • Face à l’éducation de mon enfant, ce que j’imagine avoir bien fait c’est…
  • Face à l’éducation de mon enfant, ce que j’imagine avoir moins bien fait c’est…
  • Ce que ça me rappelle de mon histoire c’est…
  • Le petit pas que je peux faire c’est ….
  • Je me sens alors….